Fiona, l'échappée belle

Fiona Hunter Johnston vient de créer Echappée Portugal.
 
Le paysage de la Ria Formosa est au programme de la découverte de l'Authentic Algarve, à vélo Gravel, proposé par Echappée Portugal.
Echappée Portugal mise sur les beaux paysages de l'Algarve intérieur, dont ceux de la Via Algarviana.
Le club des amis du dimanche devant le restaurant Bica Velha, à Loulé, s'apprêtant à partir pour un social ride. Photos Jérôme Cousin.
Authentic Algarve en vélo Gravel
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Echappée Portugal
Fiona Hunter Johnston, trente ans, qui travaillait à distance en Algarve pour une entreprise anglaise depuis quelques années, vient de créer Echappée Portugal, une structure consacrée à son sport favori, le vélo.

Membre de l’équipe féminine de Loulé, Fiona compte bien continuer à courir, même si à présent la priorité est sa récente création.

« J’espère aussi participer à quelques courses à titre individuel », déclare la sémillante Anglaise dans un portugais parfait.

Le projet d’Echappée Portugal est de proposer à un public amateur de la petite reine un séjour très portugais, loin des terrains de golf : le Portugal authentique.

« Je souhaite faire découvrir le pays et sa culture à tous les types de cyclistes à l’exception des professionnels – expérimentés ou non, de tous les âges, à vélo classique ou électrique. L’idée est de créer un mélange entre l’activité physique et les vacances. », ajoute la jeune femme, espérant que la Covid prenne rapidement fin et entraîne une grande envie de voyager à nouveau, peut-être de manière différente.

Parmi les idées à mettre en place, Fiona cite une course durant un week-end, pendant le tour de l’Algarve : « on pourrait aller au Monte do Malhão pour assister au passage des coureurs professionnels, il y a aussi Alte et le café Germano, un passionné de vélo… Le projet d’Echappée Portugal c’est également la promotion du commerce local, certains cafés ou restaurants, notamment, valent vraiment le détour ! »

Parmi les autres projets en préparation, il y a l’Authentic Algarve : explorer un endroit différent chaque jour au départ de Loulé, à VTT ou vélo Gravel sur des parcours pas trop techniques du côté de Faro et la Ria Formosa, sur toute la côte où ont été créés des chemins dédiés au vélo, ou bien du côté de la Fonte Benémola, une des nombreuses étapes de la Via Algarviana, qui traverse l’Algarve depuis Alcoutim, près de l’Espagne, jusqu’au Cap Saint Vincent. La N2, la route la plus longue du Portugal, est aussi au programme, avec un parcours de 5 ou 6 jours.

« La Via Algarviana présente des ressources inépuisables, en 2022 j’espère être en mesure de proposer un parcours. En novembre dernier je l’ai explorée avec Jérôme. »

Le Jérôme en question n’est autre que le baroudeur de Total Direct Energie, un habitué des échappées, mais lui, plutôt sur le Tour de France. C’est aussi son compagnon dans la vie, depuis son confinement au Portugal en 2020, auquel nous avons consacré un article.

Ils sont partis d’Alcoutim avec le strict nécessaire, ayant prévu de dormir à la belle étoile : « on a fait du Bikepacking, c’est une façon populaire de voyager à vélo avec tout son équipement, mais plus léger que le cyclotourisme traditionnel. Ce nouveau concept permet des déplacements plus rapides et plus efficaces – parfait pour les cyclistes qui apprécient encore un peu de vitesse ». Ils ont roulé assez rapidement et le soir, ils admiraient le coucher de soleil depuis le parvis de l’église de Barranco do Velho, où ils dormiront, dans des sacs de couchage.

« J’avais pris plein de rations alimentaires, j’avais peur de manquer, explique le cycliste, mais le matin on a pris le petit-déjeuner au Tia Bia ».

Le périple continue, vers Salir, Alte, (où le vélo de Jérôme devra être réparé), Messines, Silves, Monchique…

« Le plus dur c’était après Silves, mais c’était magnifique, explique Fiona, nous avons mangé au Café da Vila à Monchique et avons sympathisé avec le patron qui nous a proposé de dormir dans son garage, dans une caravane. Elle était très ancienne mais en bon état. »

Fiona commence à sentir la fatigue accumulée, alors que les difficultés augmentent : certaines routes relèvent du chemin de chèvres, difficile de rouler ou de marcher avec des chaussures de cycliste… Après être allé à Sagres, pour ménager son amie, Jerôme proposera de prendre un train pour Loulé, à Lagos.

« Malgré les difficultés, c’était une excellente expérience. C’est incroyable ces villages, ces routes non goudronnées, les lavoirs communaux, les vieilles personnes, les ânes… raconte Fiona encore émerveillée, le problème c’est de dormir dehors, c’est fatigant, tu ne récupères pas bien. »

Outre ces aspects liés à l’organisation des parcours, la tâche de la jeune Anglaise comprend aussi la promotion de son entreprise et pour ce faire elle mise sur sa connaissance des réseaux sociaux [et notamment Instagram, où elle publie de belles images [@echappee.portugal], ainsi que sur Internet [www.echappee-Portugal.com]. Mais en femme d’affaires avertie, elle a également entrepris des démarches auprès d’hôtels et de restaurants pour proposer des prix intéressants à ses clients.

« C’est important de pouvoir se rafraîchir au retour d’une sortie et de s’arrêter dans un endroit où l’on est attendu et bien reçu. »

Parallèlement à cette activité, Fiona a également créé une communauté, un groupe de passionnés de vélo de différents niveaux, dont de nombreuses femmes, sans prétention sportive.