Le PSP de Paris se relance

A la dernière rangée, de gauche à droite, Aurélio Pinto, Parcídio Peixoto, Antonio Oliveira et Paulo Pisco. Au premier plan, Julien dos Santos, le patron de Portologia, où avait lieu la rencontre.
Le député Paulo Pisco a rappelé l'importance des sections du PSP à l'étranger pour soutenir les revendications de la diaspora.
Parcídio Cunha Peixota, à gauche, et António Oliveira ont entrepris des négociations en vue de réunir les sections de Paris et des Yvelines.
La section parisienne du Parti Socialiste Portugais s’est réunie dimanche dernier [21/01/2017] à Paris, en présence du député Paulo Pisco.

Après avoir connu son heure de gloire dans l’euphorie de la révolution des Œillets, la section parisienne du PSP a progressivement perdu ses membres et son influence, parfois pour des raisons de conflits d’intérêt personnels mais surtout en raison des départs au pays. Depuis quelques années elle effectue sa traversée du désert. Sans doute, cette réalité n’épargne-t-elle pas l’ensemble de ses concurrents, du PSD au Bloco de Esquerda.

Créée juste après le 25 Avril 1974, la section parisienne a longtemps été dirigée par l’ingénieur Aurélio Pinto – qui présidait également la Coordination des Collectivités Portugaises de France (CCPF). Aujourd’hui, alors qu’il est amené à passer davantage de temps au Portugal, il vient de transmettre le relais à António Oliveira, un homme aux multiples casquettes : professeur de portugais, maire adjoint de Neuilly-sur-Marne et secrétaire général de l’ADEPBA.

La mission principale du nouveau secrétaire général – qui nous consacre un entretien ci-dessous – consistera à faire affluer de nouveaux adhérents car, si autrefois le PSP était fortement représenté en France, il a compté jusqu’à huit sections réunies en une fédération, aujourd’hui, à l’image du monde associatif vieillissant, il a du mal à intéresser les nouvelles générations – d’une communauté historiquement réfractaire à la lutte politique – et ne compte plus que la section parisienne et celle des Yvelines, dirigée par Parcídio Cunha Peixoto, avec laquelle une fusion est en prévision.

Le nombre d’adhérents est important pour le bon fonctionnement d’une telle structure, mais elle l’est encore davantage pour peser politiquement au Portugal où, il faut bien le dire, elle n’est pas toujours bien perçue, même si le député Paulo Pisco met en exergue l’importance de la lutte politique au sein de la diaspora.

« Votre autonomie est totale et nous vous appelons à prendre des initiatives en soutien de la communauté portugaise », déclare le député de l’émigration élu dans la circonscription Europe, qu’il partage avec Carlos Gonçalves du PSD.

Deux autres députés représentent la diaspora dans la circonscription hors Europe et cela fait partie des vieilles revendications que d’avoir davantage d’élus pour représenter une communauté qui constitue un tiers de la totalité des citoyens portugais. Seulement, la participation électorale des non-résidents reste ridiculement basse et il n’est pas certain que l’instauration du vote électronique – une autre revendication – y changera quelque chose.

Luso.fr : A quoi sert le PS Portugais en France ?

António Oliveira : Le PS portugais en France sert à défendre les valeurs socialistes aussi bien en France qu’au Portugal et à défendre les intérêts des Portugais qui vivent en France et qui peuvent voter aux élections portugaises soit pour les présidentielles ou les législatives. Beaucoup de Portugais possèdent des biens au Portugal et donc les décisions gouvernementales d’augmenter ou de diminuer les impôts, par exemple, les concernent pleinement.

Luso.fr : Quels sont vos rapports avec le Portugal ?

AOL : Je suis né au Portugal et je suis venu très jeune en France, mais je garde toujours un lien affectif et culturel avec le Portugal. Je suis professeur de portugais dans un lycée français et j’enseigne la langue portugaise et les cultures du Portugal, mais aussi des pays lusophones.

Luso.fr : Quelles relations entretenez-vous avec vos homologues français et quel regard portez-vous sur l’écroulement du PSF ?

AOL : Je suis militant du PS français aussi et je fais partie d’une section dans ma ville de résidence : Neuilly-sur-Marne. Je suis par ailleurs élu en tant que maire-adjoint. C’est mon deuxième mandat. Je suis donc en contact permanent avec mes homologues français. Notre directeur de cabinet est d’ailleurs un secrétaire national PS à l’enseignement.

Sur l’écroulement du PS français, je ne peux que le regretter. Il y aurait beaucoup de choses à dire. Des erreurs ont été commises aussi bien par le gouvernement que par ceux qui ne l’ont pas soutenu.

Luso.fr : Pensez-vous que les partis traditionnels portugais pourraient connaître la même mésaventure qu’en France ?

AOL : Le PS portugais pourrait suivre la même mésaventure. Ce que je n’espère pas. Et apparemment ce n’est pas le cas. Le PS portugais s’en sort très bien et j’espère qu’il ne commettra pas les mêmes erreurs que le PS français. Nous militants du PS portugais en France sommes là pour le mettre en garde.

Luso.fr : Le Parti Socialiste Portugais en France a eu son heure de gloire après le 25 avril, actuellement il effectue une sorte de traversée du désert. Quel est son avenir ?

AOL : Le PS portugais en France suit tout simplement le cours de l’histoire. Dans les années postrévolutionnaires, les militants étaient plus impliqués parce que c’était une immigration récente et étaient enthousiasmés par les débuts de la démocratie. Aujourd’hui beaucoup de ses militants sont retraités et certains sont déjà partis au Portugal.   
Le PS portugais en France voit arriver toujours de nouveaux militants, soit des Portugais issus de la nouvelle génération d’émigrés ou certains qui ne voudraient pas que la même chose se produise au Portugal comme en France. Le PS portugais mobilise toujours et a beaucoup d’avenir car bien des combats sont à mener comme l’inscription automatique sur les listes électorales, le vote électronique pour augmenter le nombre de participants aux élections et l’augmentation de députés élus par les Portugais de l’étranger. Aujourd’hui quatre députés représentent un tiers des Portugais au parlement portugais. Ce qui constitue un vrai scandale. Nous avons encore des combats à mener et j’invite tous ceux qui adhérent à ces combats à nous joindre. Ensemble nous serons plus forts !

Pour entrer en contact avec la Section du PS Portugais de Paris ou António Oliveira, secrétaire coordinateur de la Section du PS portugais de Paris : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.