Les passagers n'ont d'autre choix que de prendre l'autocar, après une longue attente. |
A 03:52 on arrive enfin aux abords de l'aéroport. Plus de trois heures pour effectuer par la route un trajet qui dure 30 minutes en avion. |
Si certains ont été pris en charge par les chauffeurs de leurs hôtels, d'autres ont été lâchés dans la nature : plus de voiture de location et de très rares taxis. Autre option : les bancs devant l'aéroport. Photos José Guerreiro/Luso.fr. |
Le vol TP1901 de la TAP, entre Lisbonne et Faro, dont le départ était prévu à 22:40 ce samedi [17/02/2018], a été annulé pour des raisons obscures et les passagers invités à prendre un bus.
Les voyageurs qui, à juste titre, faisaient observer qu’ils avaient acheté un billet d’avion et non pas d’autocar et demandaient à parler avec un responsable de la compagnie portugaise pour négocier une alternative, on vu arriver la police pour les intimider. Les agents chargés – en temps normal d’effectuer le contrôle des passagers à l’embarquement – totalement dépassés par les événements et les demandes qui fusaient dans toutes les langues, ont affirmé qu’aucun responsable ne voulait se déplacer. Plusieurs explications contradictoires étaient données un peu à la tête du client : l’avion n’était pas parti de Munich pour des raisons météorologiques ou était arrivé en retard ou les pilotes ne pouvaient plus voler ayant dépassé le nombre d’heures autorisé… On a distribué une carte pour effectuer la demande de remboursement le jour suivant. Beaucoup d’étrangers, des enfants en bas âge, une personne en fauteuil roulant, n’ont donc eu d’autre possibilité que de faire près de 300 km en pleine nuit et après avoir attendu pour récupérer leurs bagages. Même pas un verre d’eau leur sera proposé. « Nous avions loué une voiture, mais quand on arrivera à Faro tout sera fermé et nous devrons prendre un taxi, puis à nouveau demain pour venir à la société de location... », expliquent des Parisiens qui découvrent le Portugal pour la première fois et qui ont l’impression d’être tombés au tiers-monde. « On nous avait dit tellement de bien du Portugal, mais là on est sous le choc, quant à la TAP, c’est fini », déclarent des retraités. A un journaliste de Luso.fr, qui faisait le voyage, a été exigé l’effacement des images prises sur place ainsi que les tweets envoyés, pour pouvoir prendre l’autocar. « On a exigé que j’efface les images et les tweets et on m’a demandé à vérifier les différents dossiers de l’application photo de mon téléphone : des méthodes qui n’ont pas cours dans des pays démocratiques », déclare José Guerreiro, qui avait pris la précaution de s’envoyer les images par mail. « Je ne cherche pas à accabler la Tap, d’autres compagnies ont ces mêmes comportements, mais il est impératif que des lois encadrent davantage cette activité : on ne peut tout simplement plus admettre ces attitudes, qui au-delà du stress et de la souffrance qu’elles génèrent, donnent une image déplorable du pays », conclut le journaliste.
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