Des chercheurs européens étudient des algues marines invasives sur la côte portugaise. Photo Tiago Petinga/Lusa. |
Les membres du projet Amália ont déjà identifié six espèces d’algues envahissantes, au potentiel important. Photo Tiago Petinga/Lusa. |
Les composés des algues peuvent être utilisés dans les industries pharmaceutique ou cosmétique et également comme aliment dans l'aquaculture. Photo Tiago Petinga/Lusa. |
La mer contre la douleur |
Des chercheurs européens étudient des algues marines invasives sur la côte portugaise, entre Peniche et la Galice, et développent des nouveaux produits pour les industries pharmaceutique et cosmétique, ainsi que pour l’alimentation animale. Les membres du projet Amália ont déjà identifié six espèces d’algues envahissantes, au potentiel important, sur la côte de Peniche, Figueira da Foz, Viana do Castelo et Galice, où elles sont davantage présentes. « Si nous prenons ces algues, qui constituent une menace, et créons des opportunités et produits, nous promouvons la durabilité de l’environnement et favorisons la croissance économique, à partir des recours marins », explique à l’agence Lusa Marco Lemos, un enseignant de l’Instituto Politécnico de Leiria (IPL) et coordinateur du projet. Après un an et demi, les chercheurs en biotechnologie ont déjà développé et ont en phase pré-commerciale une pellicule naturelle, qui non seulement substitue les sacs en plastique utilisés pour conserver le poisson congelé, mais encore augmente sa qualité et la durée de conservation. Une nouvelle ration alimentaire pour l’aquaculture est également en phase pré-commerciale. Toujours dans le secteur de l’aquaculture, un antibiotique est à l’étude. « L’utilisation de composés des algues invasives dans ces produits peut diminuer la charge microbienne, les agents pathogènes et la mortalité des poissons produits », déclare le chercheur. Ces algues miraculeuses font également l’objet d’une étude pour les protecteurs solaires et autres crèmes de l’industrie cosmétique. « Les algues ne peuvent pas fuir le soleil et développent naturellement cette capacité de s’en protéger. Si nous parvenons à extraire ces composés et les appliquons dans un protecteur solaire, nous créons un nouveau produit », explique Marco Lemos, qui ajoute que certains composés, toxiques pour les bactéries, peuvent être utilisés pour le traitement de l’acné. L’utilisation de ces plantes marines pour la fabrication de médicaments pour combattre le cancer ou la maladie de Parkinson est également à l’étude. L’équipe de chercheurs vient de finir l’installation dans le fond de la mer, près de l’archipel des Berlengas, le prototype d’une caméra hyperspectrale, qui permet d’observer l’apparition des algues et d’envoyer les images aux entreprises du secteur industriel en temps réel, via satellite. « La structure en soi a la capacité de détecter, via une caméra multispectrale, le type d’algue, et si nous parvenons à comprendre la croissance de ces dernières, comme elles évoluent au long du temps, ce sera une contribution à la recherche », explique Tiago Morais, un ingénieur et chercheur de l’Institut de Sciences et Innovation en Ingénierie Mécanique et Gestion Industrielle (INEGI) de l’université de Porto. Cet équipement, déjà utilisé dans le domaine médical, a été pour la première fois développé pour être adapté à la recherche subaquatique par une entreprise d’innovation néerlandaise, partenaire du projet, auquel participent également, outre l’IPL et l’INEGI, l’Université de Coimbra, l’Université de Vigo, des entreprises portugaises, autrichiennes et hollandaises. Amália est financé par la Commission Européenne et compte une vingtaine de chercheurs. |