Le long des rues du centre, sur plus de cinq cents mètres, les électeurs prennent leur mal en patience. Photo José Guerreiro/Luso.fr |
Les élections présidentielles portugaises ont lieu le 24 janvier 2021 en plein confinement. Pour tenter d’éviter une contamination, dont les chiffres actuels sont parmi les plus inquiétants au niveau mondial, l’Etat a favorisé le vote par anticipation.
A Loulé, dans le Sud du pays, épargné par la pandémie il y a quelques semaines encore, une longue file de plus de cinq cents mètres serpente dans les rues du vieux centre en direction d’un local où ont été installés trois bureaux de vote. Près de 2 000 personnes y sont attendues. Le fonctionnaire qui fait entrer les électeurs au compte-gouttes déclare ignorer pourquoi les trois bureaux n’ont pas été placés dans des locaux différents… L’issue de ce scrutin ne présente pas le moindre suspense, Marcelo sera réélu. Les socialistes s’en accommodent et n’ont pas présenté de candidat : Ana Gomes n’a pas obtenu le soutien de son parti. Pour beaucoup, donc, le seul intérêt du scrutin réside dans le score que fera André Ventura, soutenu par le parti xénophobe Chega. C'est ainsi que Mário, 80 ans, bien qu'avouant craindre l’infection, a tenu à se déplacer pour « barrer la route au fasciste ». Même motivation pour Tiago, la trentaine, qui n’a jamais voté auparavant et ne trouve aucun candidat à son goût, mais est révulsé par le discours inepte et raciste de bistrot d'André Ventura, « qui peut malheureusement faire mouche auprès de personnes à la conscience politique limitée ». |