Le PDG de l'entreprise Les Dauphins, Luís Mapril Baptista, a commencé comme chauffeur d'ambulance avant d'en contrôler le secteur dans l'hexagone. Photo Pierre-Rémy Ribière/Lusa. |
Mapril Baptista montre avec fierté l'une des ambulances dont sa société a assuré l'aménagement. Photo Pierre-Rémy Ribière/Lusa. |
L'entreprise Les Dauphins est située à Chelles, en région parisienne. Photo Pierre-Rémy Ribière/Lusa. |
Le Portugais Mapril Baptista a construit un véritable empire en trente ans. Il avait commencé comme chauffeur d'ambulance, dans les années soixante-dix, et, à 57 ans, il est aujourd'hui le plus grand fournisseur de ce type de véhicules en France. Dans un entretien à l'Agência Lusa, Mapril Baptista raconte qu'il est parti de Bombarral encore tout petit, à cette époque déjà il avait la passion des voitures et de la vitesse : "J'aimais les voitures rapides, les voitures de police, les ambulances". En 1974, il trouve un emploi de chauffeur d'ambulance, et aujourd'hui, il dirige une entreprise de plus de 100 personnes, entre le Portugal et la France, qui vend plus d'un millier voitures transformées par an et dont le volume d'affaires annuel dépasse les 50 millions d'euros. Cet empire, il l'a tout d'abord rêvé au volant d'une ambulance : "J'ai toujours eu cette idée qu'un jour je fabriquerais mes propres ambulances. Je me suis rendu compte petit à petit qu'il y avait un problème dans la fabrication de ces voitures, elles n'étaient pas bien adaptées au transport des malades, il manquait certaines choses". L'entreprise Les Dauphins représente entre 50 % et 52 % du marché national dans ce secteur et produit 98 % des ambulances qui circulent en région parisienne. Selon Mapril Baptista, 10 000 de ses voitures roulent sur les routes de France depuis le début de son activité, dans les années 2000. Sur le choix du nom de l'entreprise et son logo, il explique que le dauphin est un animal très sympathique : "Il me fait penser à la mer, au soleil, et aussi à mon pays. Il m'a porté chance". C'est aussi pour une histoire affective que l'ancien chauffeur a décidé de faire fonctionner son entreprise sur deux pôles : les véhicules sont achetés en France, mais c'est dans la fabrique Les Dauphins au Portugal qu'ils sont transformés. Le roi de l'ambulance confesse que s'il n'avait pas été Portugais, il n'aurait pas décidé de produire au Portugal : "Les avantages sont peu nombreux", estime-t-il. "Les salaires sont plus ou moins comme en France, ils sont plus bas mais les Portugais sont payés sur 14 mois. En France, les employés viennent au travail par leur propres moyens, mais au Portugal on doit aller les chercher à la maison, sinon, ils ne viennent pas travailler", explique-t-il, ajoutant que la mentalité portugaise est difficile et qu'ils n'aiment pas beaucoup travailler. Cette vision quelque peu caricaturale contraste beaucoup avec celle que l'on a du travailleur portugais en France. Mapril Baptista, qui a mis longtemps avant de trouver les perles rares et faire fonctionner correctement son unité à Aveiro, a rencontré d'autres problèmes dans son pays d'origine et notamment "une très grande complication de l'administration, qui est très lourde", conclut Mapril Baptista, insistant sur le fait que les avantages sont maigres et que le Portugal n'est entré en ligne de compte que comme prétexte à des visites au pays plusieurs fois par an. |